Titre : | Foi amour espérance | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Ödön von Horvàth, Auteur ; Hélène Mauler, Traducteur ; René Zahnd, Traducteur ; Lukas Kristl, Collaborateur | Editeur : | Paris : L'arche | Année de publication : | 2014 | Collection : | Scène ouverte | Importance : | 64 pages | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-85181-850-8 | Prix : | 12€ | Note générale : |
Foi amour espérance pourrait être le titre de chacune de mes pièces. Et j'aurais pu faire précéder chacune de mes pièces, en guise d'épigraphe, du passage suivant de la Bible : "L Eternel perçut une odeur agréable et se dit en lui-même :. Je ne maudirai plus la terre cause de l'homme, car l'orientation du coeur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse. et je ne frapperai plus les êtres rizants comme je l'ai fait.
Tant que la terre subsistera, les semailles et lez moisson. le froid et la chaleur. l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. (Genèse 8.21 et 8.22) Odon von Horvath | Langues : | Français (fre) Langues originales : Allemand (ger) | Catégories : | Théâtre Théâtre -- 20e siècle Théâtre allemand
| Mots-clés : | mort montée du nazisme crise économique science judiciaire corps argent entre 2 guerres escroquerie | Note de contenu : | L’idée est née dans un bar à vin munichois enfumé. Au début de l’année 1932, le chroniqueur judiciaire Lukas Kristl posa à Horváth cette question intéressante : « Pourquoi le théâtre et les films traitent-ils toujours de crimes capitaux ? » Il ajouta que les pièges dans lesquels les « petits cas » risquent de tomber, par ignorance ou par imprudence, peuvent être aussi dramatiques et que, de surcroît, ils étaient plus répandus. L’idée plut à Horváth et ils conclurent un marché. Le journaliste avait pour tâche de livrer les cas et leurs circonstances, et Horváth se chargerait d’en forger une pièce.
Ainsi est née la pièce, qui commence par cette scène fameuse où une jeune femme essaie de vendre son futur cadavre au centre médico-légal.
Cent cinquante marks: une somme pas si énorme que cela, dans cette Allemagne de l’entre-deux-guerres qui va droit à l’inflation et au nazisme. Mais indispensable à Elisabeth pour acheter sa carte de représentante-placière en corsets et soutiens-gorge, et qui est aussi le prix de l’amende qu’elle a dû payer pour avoir exercé sans cette carte.
Bon, il faut se débrouiller mais la jeune fille déterminée n’a rien à vendre, sinon son corps, après sa mort, à l’institut médico-légal. Déception: le dit institut n’achète pas les corps, il n’en a pas besoin avec les suicides, les accidents… Mais un gentil préparateur lui prêtera l’indispensable argent.
Mais on ne prête qu’aux riches, et Elisabeth restera toujours en dessous du seuil de survie, donc d’honorabilité. Inquiet pour ses cent-cinquante marks et vexé d’avoir surestimé la position sociale d’Elisabeth, le gentil préparateur la dénonce pour escroquerie! Tout est à l’avenant : le sympathique automobiliste qui vous prend en stop est un dragueur brutal, le magistrat à la belle âme -par instants- est l’exécutant, à la chaîne, d’un justice mécanique, et le policier, un trouillard.
Les autres, même quand ils ne sont pas amers ou indifférents, ont peur : comment aider quelqu’un, surtout une femme, pauvre de surcroît, sans risquer de se faire tirer vers le bas ? La vie est déjà si difficile : « vivre à une époque pareille, je me demande pourquoi c’est tombé sur nous ». |
Foi amour espérance [texte imprimé] / Ödön von Horvàth, Auteur ; Hélène Mauler, Traducteur ; René Zahnd, Traducteur ; Lukas Kristl, Collaborateur . - L'arche, 2014 . - 64 pages. - ( Scène ouverte) . ISBN : 978-2-85181-850-8 : 12€
Foi amour espérance pourrait être le titre de chacune de mes pièces. Et j'aurais pu faire précéder chacune de mes pièces, en guise d'épigraphe, du passage suivant de la Bible : "L Eternel perçut une odeur agréable et se dit en lui-même :. Je ne maudirai plus la terre cause de l'homme, car l'orientation du coeur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse. et je ne frapperai plus les êtres rizants comme je l'ai fait.
Tant que la terre subsistera, les semailles et lez moisson. le froid et la chaleur. l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. (Genèse 8.21 et 8.22) Odon von Horvath Langues : Français ( fre) Langues originales : Allemand ( ger) Catégories : | Théâtre Théâtre -- 20e siècle Théâtre allemand
| Mots-clés : | mort montée du nazisme crise économique science judiciaire corps argent entre 2 guerres escroquerie | Note de contenu : | L’idée est née dans un bar à vin munichois enfumé. Au début de l’année 1932, le chroniqueur judiciaire Lukas Kristl posa à Horváth cette question intéressante : « Pourquoi le théâtre et les films traitent-ils toujours de crimes capitaux ? » Il ajouta que les pièges dans lesquels les « petits cas » risquent de tomber, par ignorance ou par imprudence, peuvent être aussi dramatiques et que, de surcroît, ils étaient plus répandus. L’idée plut à Horváth et ils conclurent un marché. Le journaliste avait pour tâche de livrer les cas et leurs circonstances, et Horváth se chargerait d’en forger une pièce.
Ainsi est née la pièce, qui commence par cette scène fameuse où une jeune femme essaie de vendre son futur cadavre au centre médico-légal.
Cent cinquante marks: une somme pas si énorme que cela, dans cette Allemagne de l’entre-deux-guerres qui va droit à l’inflation et au nazisme. Mais indispensable à Elisabeth pour acheter sa carte de représentante-placière en corsets et soutiens-gorge, et qui est aussi le prix de l’amende qu’elle a dû payer pour avoir exercé sans cette carte.
Bon, il faut se débrouiller mais la jeune fille déterminée n’a rien à vendre, sinon son corps, après sa mort, à l’institut médico-légal. Déception: le dit institut n’achète pas les corps, il n’en a pas besoin avec les suicides, les accidents… Mais un gentil préparateur lui prêtera l’indispensable argent.
Mais on ne prête qu’aux riches, et Elisabeth restera toujours en dessous du seuil de survie, donc d’honorabilité. Inquiet pour ses cent-cinquante marks et vexé d’avoir surestimé la position sociale d’Elisabeth, le gentil préparateur la dénonce pour escroquerie! Tout est à l’avenant : le sympathique automobiliste qui vous prend en stop est un dragueur brutal, le magistrat à la belle âme -par instants- est l’exécutant, à la chaîne, d’un justice mécanique, et le policier, un trouillard.
Les autres, même quand ils ne sont pas amers ou indifférents, ont peur : comment aider quelqu’un, surtout une femme, pauvre de surcroît, sans risquer de se faire tirer vers le bas ? La vie est déjà si difficile : « vivre à une époque pareille, je me demande pourquoi c’est tombé sur nous ». |
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