Titre : | Francesca da Rimini | Type de document : | partition musicale imprimée | Auteurs : | Paul Gilson (1865-1942), Compositeur ; Jules Guilliaume, Auteur | Editeur : | Münich : Musikproduktion Jürgen Höflich | Année de publication : | 2006 | Collection : | Repertoire explorer | Sous-collection : | The flemish music collection num. 518 | Importance : | 1 partition (196 p.) | Format : | 23 cm | Langues : | Néerlandais (dut) Français (fre) Allemand (ger) Anglais (eng) | Catégories : | Orchestre
| Résumé : | Paul Gilson
(Bruxelles, 15 juin 1865- Bruxelles, 3 avril 1942)
Francesca da Rimini (1892)
Préface
Avec la création le 20 mars 1892 de ses esquisses symphoniques La Mer, Paul Gilson s’était placé à l’avant-plan de la scène musicale belge. Peu de temps après, il s’attelait à la composition de Francesca da Rimini, une œuvre monumentale pour solistes, chœur et grand orchestre. Certains à l’époque appelaient cela un oratorio, d’autres une cantate dramatique, ‘une symphonie dramatique’, ‘un poème vocal et symphonique’ ou encore un poème chanté dramatique. Gilson lui-même n’avait pensé, semble-t-il, à aucune dénomination plus précise.
On doit le texte pour partie en vers, pour partie en une sorte de prose rythmée, à Jules Guillaume (Bruxelles, 1825-1900) littéraire et fonctionnaire, trésorier-secrétaire de 1866 à 1897 du Conservatoire Royal de Bruxelles. S’inspirant de passages connus de l’Enfer de la Divine Comédie de Dante, l’histoire raconte l’impossible amour terrestre entre Paolo et Francesca, scellés dans un lien éternel en enfer. Surpris ensemble par le mari de Francesca, ils furent tous les deux tués de sa main. Dans la première partie (Dans les limbes ), ils racontent à Minos leur destin malheureux. Paolo est condamné à la damnation éternelle. Francesca choisit de souffrir avec lui: ‘Comme la mort, l’enfer nous rassemble. Ensemble désormais, ensemble’. Dans la deuxième partie, suppliciée à l’extrême, Francesca prie l’ange Gabriel (le deuxième cercle de l’enfer) de leur accorder tout de même le salut. Sa prière est entendue mais aucune grâce n’est accordée à Paolo. Francesca refuse de quitter Paolo ‘l’enfer sera mon paradis.’
D’après un courrier daté du 10 novembre 1892 adressé par le compositeur à Jules Guillaume, il apparaît que la première partie de la composition, à quelques détails près, aurait dû être prête début novembre. Nous ne disposons pas d’autres informations sur l’histoire de la genèse de l’œuvre.
Tout comme La Mer en 1892, Francesca da Rimini fut également produite par les concerts populaires de Musique Classique sous la direction de Joseph Dupont. Après la création le 20 janvier 1895 à Bruxelles, Lucien Solvay écrivait dans la revue française de musique Le Ménestrel : ‘Ce n’est pas un succès que j’ai à enregistrer, mais un triomphe. Et vous savez que le public belge n’est généralement pas très expressif quand il s’agit d’auteurs nationaux. Pour mériter son enthousiasme, il faut l’avoir mérité!’ Tous les critiques ne furent pas aussi enthousiastes. Ainsi, par exemple, un auteur anonyme écrivit dans L’Art Moderne, ne pouvoir comprendre pourquoi Gilson s’était basé sur un tel texte, d’une piètre qualité littéraire, pour élaborer une composition. Il lui conseillait de renoncer à l’écriture de grandes œuvres dramatiques élaborées à partir d’une trame littéraire pour se consacrer à la musique ‘pure’, à des genres comme la symphonie et le quatuor. Un critique remarquable, à plus d’un titres. Gilson n’avait, jusque là du moins, écrit qu’une seule composition dramatique: Le Démon (1890), un drame lyrique en deux actes à partir d’un texte de Louis de Casembroot (bibliothécaire et secrétaire adjoint du Conservatoire de Bruxelles) d’après la ballade du même nom composée par Michail Lermontoff en 1841. Le Démon fut représenté pour la première fois à Mons, le 10 avril 1893.
La critique, manifestement, ne reconnaissait pas non plus La Mer comme une pure fantaisie d’orchestre comme le ‘Mehr Ausdruck der Empfindung als Malerei“ beethovénien pouvait en produire. De plus, il ignorait totalement le fait que Gilson, qui n’avait pas encore 30 ans, avait déjà à son actif quelques œuvres remarquables de musique de chambre pour instruments à vent (entre autres Quatuor sur des mélodies alsaciennes pour 2 trompettes et 2 trombones, 1885; Humoresque pour flûte, hautbois, 2 clarinettes, cor et 2 bassons , 1889; Scherzino pour 3 trompettes et bariton, 1890; Petite suite pour 4 cors, 1890).
Sur plusieurs points tous les commentaires s’accordaient. Référence était faite à l’influence de Richard Wagner dans la technique du ‘leitmotiv’, à la souplesse lyrique, à la richesse des idées et par dessus tout, à la virtuosité orchestrale de Gilson, aux riches nuances de la palette de l’orchestre grâce au grand nombre de musiciens , au foisonnement de nuances créées par des combinaisons et des techniques inhabituelles pour l’époque, ‘l’ instinct de peintre, où la palette de Rubens semble chanter sa gamme triomphale’ (Le Soir, le 22 janvier 1895), ‘une vigueur de touche, une habileté orchestrale qui peuvent le classer au premier rang parmi les symphonistes modernes’ ( Henri Thiébaut dans la Libre Critique , le 27 janvier 1895).
Après sa création en 1895, Francesca da Rimini, fut peu représentée, peut-être pas plus de six fois: deux fois à Bruxelles (1934; 1942, par la radio nationale comme concert radiophonique européen) et quatre fois à Anvers (1913, 1925, 1935 et 1949).
La partition fût éditée grâce à l’initiative de quelques mélomanes anonymes, admirateurs de Gilson: ‘Quelques amateurs de musique, désireux de faire connaître à l’étranger l’œuvre de M. Paul Gilson, Francesca da Rimini, exécutée cet hiver aux Concerts populaires, ont résolu de la publier par souscription. Celle-ci fixée à 25 francs, donne droit à l’exemplaire de la partition d’orchestre de Francesca et à la réduction pour piano’ (l’Art Moderne, le 21 juillet 1895). Les ambitions internationales de ces admirateurs en sont restées aux bonnes intentions. Pour autant qu’on sache, Francesca da Rimini ne fut jamais représentée à l’étranger. Le manuscrit original n’a, jusqu’à ce jour, pas été retrouvé.
En 1948, la Bibliothèque Royale Albert I ( Bruxelles) acheta un exemplaire de cette édition. Dans cette partition, (ayant appartenu à Paul Gilson), on peut voir, de la main du compositeur, les ajouts et les corrections qu’il y a apportés.
Jaak Van Holen (traduction: Monique Marneffe)
Réédition d’une copie de la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand d’Anvers.
Pour le matériel d’orchestre, veuillez vous adresser à la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand. Cette partition a été publiée en collaboration avec le Studiecentrum voor Vlaamse Muziek (www.svm.be). |
Francesca da Rimini [partition musicale imprimée] / Paul Gilson (1865-1942), Compositeur ; Jules Guilliaume, Auteur . - Musikproduktion Jürgen Höflich, 2006 . - 1 partition (196 p.) ; 23 cm. - ( Repertoire explorer. The flemish music collection; 518) . Langues : Néerlandais ( dut) Français ( fre) Allemand ( ger) Anglais ( eng) Catégories : | Orchestre
| Résumé : | Paul Gilson
(Bruxelles, 15 juin 1865- Bruxelles, 3 avril 1942)
Francesca da Rimini (1892)
Préface
Avec la création le 20 mars 1892 de ses esquisses symphoniques La Mer, Paul Gilson s’était placé à l’avant-plan de la scène musicale belge. Peu de temps après, il s’attelait à la composition de Francesca da Rimini, une œuvre monumentale pour solistes, chœur et grand orchestre. Certains à l’époque appelaient cela un oratorio, d’autres une cantate dramatique, ‘une symphonie dramatique’, ‘un poème vocal et symphonique’ ou encore un poème chanté dramatique. Gilson lui-même n’avait pensé, semble-t-il, à aucune dénomination plus précise.
On doit le texte pour partie en vers, pour partie en une sorte de prose rythmée, à Jules Guillaume (Bruxelles, 1825-1900) littéraire et fonctionnaire, trésorier-secrétaire de 1866 à 1897 du Conservatoire Royal de Bruxelles. S’inspirant de passages connus de l’Enfer de la Divine Comédie de Dante, l’histoire raconte l’impossible amour terrestre entre Paolo et Francesca, scellés dans un lien éternel en enfer. Surpris ensemble par le mari de Francesca, ils furent tous les deux tués de sa main. Dans la première partie (Dans les limbes ), ils racontent à Minos leur destin malheureux. Paolo est condamné à la damnation éternelle. Francesca choisit de souffrir avec lui: ‘Comme la mort, l’enfer nous rassemble. Ensemble désormais, ensemble’. Dans la deuxième partie, suppliciée à l’extrême, Francesca prie l’ange Gabriel (le deuxième cercle de l’enfer) de leur accorder tout de même le salut. Sa prière est entendue mais aucune grâce n’est accordée à Paolo. Francesca refuse de quitter Paolo ‘l’enfer sera mon paradis.’
D’après un courrier daté du 10 novembre 1892 adressé par le compositeur à Jules Guillaume, il apparaît que la première partie de la composition, à quelques détails près, aurait dû être prête début novembre. Nous ne disposons pas d’autres informations sur l’histoire de la genèse de l’œuvre.
Tout comme La Mer en 1892, Francesca da Rimini fut également produite par les concerts populaires de Musique Classique sous la direction de Joseph Dupont. Après la création le 20 janvier 1895 à Bruxelles, Lucien Solvay écrivait dans la revue française de musique Le Ménestrel : ‘Ce n’est pas un succès que j’ai à enregistrer, mais un triomphe. Et vous savez que le public belge n’est généralement pas très expressif quand il s’agit d’auteurs nationaux. Pour mériter son enthousiasme, il faut l’avoir mérité!’ Tous les critiques ne furent pas aussi enthousiastes. Ainsi, par exemple, un auteur anonyme écrivit dans L’Art Moderne, ne pouvoir comprendre pourquoi Gilson s’était basé sur un tel texte, d’une piètre qualité littéraire, pour élaborer une composition. Il lui conseillait de renoncer à l’écriture de grandes œuvres dramatiques élaborées à partir d’une trame littéraire pour se consacrer à la musique ‘pure’, à des genres comme la symphonie et le quatuor. Un critique remarquable, à plus d’un titres. Gilson n’avait, jusque là du moins, écrit qu’une seule composition dramatique: Le Démon (1890), un drame lyrique en deux actes à partir d’un texte de Louis de Casembroot (bibliothécaire et secrétaire adjoint du Conservatoire de Bruxelles) d’après la ballade du même nom composée par Michail Lermontoff en 1841. Le Démon fut représenté pour la première fois à Mons, le 10 avril 1893.
La critique, manifestement, ne reconnaissait pas non plus La Mer comme une pure fantaisie d’orchestre comme le ‘Mehr Ausdruck der Empfindung als Malerei“ beethovénien pouvait en produire. De plus, il ignorait totalement le fait que Gilson, qui n’avait pas encore 30 ans, avait déjà à son actif quelques œuvres remarquables de musique de chambre pour instruments à vent (entre autres Quatuor sur des mélodies alsaciennes pour 2 trompettes et 2 trombones, 1885; Humoresque pour flûte, hautbois, 2 clarinettes, cor et 2 bassons , 1889; Scherzino pour 3 trompettes et bariton, 1890; Petite suite pour 4 cors, 1890).
Sur plusieurs points tous les commentaires s’accordaient. Référence était faite à l’influence de Richard Wagner dans la technique du ‘leitmotiv’, à la souplesse lyrique, à la richesse des idées et par dessus tout, à la virtuosité orchestrale de Gilson, aux riches nuances de la palette de l’orchestre grâce au grand nombre de musiciens , au foisonnement de nuances créées par des combinaisons et des techniques inhabituelles pour l’époque, ‘l’ instinct de peintre, où la palette de Rubens semble chanter sa gamme triomphale’ (Le Soir, le 22 janvier 1895), ‘une vigueur de touche, une habileté orchestrale qui peuvent le classer au premier rang parmi les symphonistes modernes’ ( Henri Thiébaut dans la Libre Critique , le 27 janvier 1895).
Après sa création en 1895, Francesca da Rimini, fut peu représentée, peut-être pas plus de six fois: deux fois à Bruxelles (1934; 1942, par la radio nationale comme concert radiophonique européen) et quatre fois à Anvers (1913, 1925, 1935 et 1949).
La partition fût éditée grâce à l’initiative de quelques mélomanes anonymes, admirateurs de Gilson: ‘Quelques amateurs de musique, désireux de faire connaître à l’étranger l’œuvre de M. Paul Gilson, Francesca da Rimini, exécutée cet hiver aux Concerts populaires, ont résolu de la publier par souscription. Celle-ci fixée à 25 francs, donne droit à l’exemplaire de la partition d’orchestre de Francesca et à la réduction pour piano’ (l’Art Moderne, le 21 juillet 1895). Les ambitions internationales de ces admirateurs en sont restées aux bonnes intentions. Pour autant qu’on sache, Francesca da Rimini ne fut jamais représentée à l’étranger. Le manuscrit original n’a, jusqu’à ce jour, pas été retrouvé.
En 1948, la Bibliothèque Royale Albert I ( Bruxelles) acheta un exemplaire de cette édition. Dans cette partition, (ayant appartenu à Paul Gilson), on peut voir, de la main du compositeur, les ajouts et les corrections qu’il y a apportés.
Jaak Van Holen (traduction: Monique Marneffe)
Réédition d’une copie de la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand d’Anvers.
Pour le matériel d’orchestre, veuillez vous adresser à la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand. Cette partition a été publiée en collaboration avec le Studiecentrum voor Vlaamse Muziek (www.svm.be). |
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