Titre : | Le capitaine Henriot : Ouverture | Type de document : | partition musicale imprimée | Auteurs : | François Auguste Gevaert, Compositeur | Editeur : | Münich : Musikproduktion Jürgen Höflich | Année de publication : | 2008 | Collection : | Repertoire explorer | Sous-collection : | The flemish music collection num. 537 | Importance : | 1 partition (28 p.) | Format : | 24 cm | Langues : | Néerlandais (dut) Français (fre) Allemand (ger) Anglais (eng) | Catégories : | Orchestre
| Résumé : | François-Auguste Gevaert
(Huise, le 31 juillet 1828 – Bruxelles, le 24 décembre 1908)
Ouverture
Le capitaine Henriot
(1864)
Au dix-neuvième siècle, à travers toute l’Europe, bon nombre de musiciens et de compositeurs quittèrent leur pays pour aller à Paris. A la recherche de la reconnaissance du public et de la critique, à la recherche de la fortune aussi, beaucoup de débutants et de talents consacrés se sentirent attirés par cette ville qui fut, alors, considérée comme la ‘capitale de la musique’. En 1863, A.L. Maillot écrit à propos de la culture musicale parisienne les phrases suivantes: ‘Tout le monde parle musique, tout le monde s’occupe de cet art, tout le monde l’aime et s’y livre. C’est plus qu’un goût, plus qu’une mode, c’est un besoin.’ Il attire également l’attention sur la hiérarchie des genres musicaux: l’opéra surtout était populaire et jouissait du plus grand prestige. Le genre avait beaucoup de potentiel, le public parisien étant avide d’opéra. Selon François-Joseph Fétis, l’intérêt du public pour l’opéra était beaucoup plus grand à Paris que, par exemple, en Belgique : ‘Pour les habitants de Paris, un opéra nouveau est un événement auquel tout le monde s’intéresse; en Belgique, l’indifférence est invincible pour ce qui n’a pas obtenu la vogue ailleurs. Les opéras de Grisar, de Limnander et de Gevaert ont eu du succès à Bruxelles, à Gand, Liège et Anvers, parce qu’ils en avaient eu à Paris. ‘Quentin Durward’, s’il eût joué au théâtre de la Monnaie avant d’être applaudi à l’Opéra-Comique, n’aurait pas eu cinq représentations. Rien ne pourra changer ces dispositions du pays.’ Si un compositeur d’opéra voulait être applaudi dans son propre pays, ‘le baptême de Paris’ était indispensable. Une bonne première parisienne signifiait souvent le début d’une carrière internationale.
Fétis, qui était le professeur de Gevaert, ne considérait pas son élève comme compositeur d’opéra. Cependant, Gevaert composera toute une série d’opéras dont certains ont eu pas mal de succès. Gevaert a écrit ses premiers opéras pour Gand. Dans cette ville passent en première, le 26 mars 1948, le grand opéra en trois actes Hugues de Somerghem, et le 5 janvier 1949, l’opéra bouffe en un acte La comédie à la ville. Après avoir obtenu le Prix de Rome, Gevaert traverse la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne pour s’établir en fin de compte à Paris où passe en première, le 27 novembre 1853, Georgette, un opéra en un acte. Après cette première, sept autres opéras sont portés à la scène au Théâtre-Lyrique ou à l’Opéra-Comique, à savoir, Le billet de Marguerite (1854), Les lavandières de Santarem (1855), Quentin Durward (1858), Le diable au moulin (1859), La poularde de Caux (1861), Le château-trompette (1864) et Le capitaine Henriot (1864). Entre-temps, le compositeur belge écrit également l’opéra-comique Les deux amours pour l’opéra de Baden-Baden. Pour Paris, il écrit en outre le grand opéra Roger de Flor. Cette œuvre ne verra toutefois jamais le jour car, en 1867, l’auteur est nommé directeur de la musique à l’Opéra.
Le capitaine Henriot a donc été la dernière œuvre de Gevaert qui fut montée sur les planches d’un opéra parisien. Cet opéra-comique, créé le 29 décembre 1864, met en scène le célèbre baryton Joseph A.C. Couderc dans le rôle du capitaine et la légendaire mezzo-soprano Célestine Galli-Marié pour le rôle féminin principal. (Galli-Marié était alors au début de sa grande carrière. Le 12 août 1862, elle débute à l’Opéra-Comique dans La serva padrona de Pergolèse qui était d’ailleurs orchestré par Gevaert. Galli-Marié a été la première Mignon et elle a créé Carmen). Le livret du capitaine Henriot a été livré par Victorien Sardou et Gustave Vaëz. Vaëz était un acteur de théâtre actif dans le milieu de l’opéra parisien qui avait apporté aide et conseil à Gevaert quand celui-ci était arrivé à Paris. Avec ce livret, Gevaert a eu certains problèmes de censure, ‘le capitaine Henriot’ étant le pseudonyme de Henri de Navarre (1553-1610), héritier du trône de France. L’histoire qui se déroule lors des guerres de religion qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du seizième siècle, et plus particulièrement, lors du siège de Paris par Henri de Navarre et son beau-frère Henri III raconte comment après l’assassinat de Henri III, Henri de Navarre – protestant – devient le premier souverain français de la dynastie des Bourbons. Avant de donner son consentement pour la représentation du capitaine Henriot, la commission de censure a voulu interpeller le ministre compétent par peur que Napoléon III se sente offensé par un opéra ayant comme protagoniste un roi français. Mais finalement Gevaert a pu monter son opéra sans problèmes, les opéras qui traitaient de sujets militaires entrelacés d’une belle histoire d’amour étant en vogue. Le capitaine Henriot est considéré comme l’un des meilleurs opéras de Gevaert. Hans von Bülow, par exemple, écrit que l’opéra vaut tout ce qu’ont produit Ambroise Thomas et Charles Gounod à eux deux. L’œuvre de Gevaert sera exécutée quatre-vingts fois à Paris et il y eut des exécutions à Lyon, La Haye, Bruxelles et Bruges (1871).
L’ouverture éclatante – basée en majeure partie sur la marche militaire – montre les thèmes principaux de l’opéra. Un de ces thèmes ne vient pas de Gevaert mais est emprunté au compositeur français Pierre Guédron (ca. 1565 - ca. 1619). Son air de cour Est-ce Mars est une mélodie qui jouissait d’une grande popularité. On la retrouve dans la collection de chants Nederlandtsche Gedenck-clanck de Valerius tout comme dans les manuscrits de luth anglais. L’air a également été utilisé par Samuel Scheidt et Jan Pieterszoon Sweelinck. Au dix-huitième siècle, ce chant de guerre tombe dans l’oubli mais grâce aux recueils de chants il est repris au dix-neuvième siècle entre autres par Jan Frans Willems sous le titre De tabak [Le tabac] dans son recueil Oude Vlaemsche liederen [Vieux Chants flamands] (1848). Charmé par la mélodie, Gevaert l’avait déjà introduit dans sa cantate Jacob van Artevelde (1863) et l’utilise à nouveau dans son ‘chant national’ Naar wijd en zijd [Aller de toutes parts]. La citation par Gevaert de ce chant de guerre français du temps de Henri IV dans Le capitaine Henriot placait l’opéra dans son contexte historique, ce qui fut beaucoup apprécié par le public.
Jan Dewilde (traduction Annick Mannekens)
Réédition d’une copie de la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand d’Anvers. Pour le matériel d’orchestre, veuillez vous adresser à la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand. Cette partition a été publiée en collaboration avec le Studiecentrum voor Vlaamse Muziek (www.svm.be).
François-Auguste Gevaert |
Le capitaine Henriot : Ouverture [partition musicale imprimée] / François Auguste Gevaert, Compositeur . - Musikproduktion Jürgen Höflich, 2008 . - 1 partition (28 p.) ; 24 cm. - ( Repertoire explorer. The flemish music collection; 537) . Langues : Néerlandais ( dut) Français ( fre) Allemand ( ger) Anglais ( eng) Catégories : | Orchestre
| Résumé : | François-Auguste Gevaert
(Huise, le 31 juillet 1828 – Bruxelles, le 24 décembre 1908)
Ouverture
Le capitaine Henriot
(1864)
Au dix-neuvième siècle, à travers toute l’Europe, bon nombre de musiciens et de compositeurs quittèrent leur pays pour aller à Paris. A la recherche de la reconnaissance du public et de la critique, à la recherche de la fortune aussi, beaucoup de débutants et de talents consacrés se sentirent attirés par cette ville qui fut, alors, considérée comme la ‘capitale de la musique’. En 1863, A.L. Maillot écrit à propos de la culture musicale parisienne les phrases suivantes: ‘Tout le monde parle musique, tout le monde s’occupe de cet art, tout le monde l’aime et s’y livre. C’est plus qu’un goût, plus qu’une mode, c’est un besoin.’ Il attire également l’attention sur la hiérarchie des genres musicaux: l’opéra surtout était populaire et jouissait du plus grand prestige. Le genre avait beaucoup de potentiel, le public parisien étant avide d’opéra. Selon François-Joseph Fétis, l’intérêt du public pour l’opéra était beaucoup plus grand à Paris que, par exemple, en Belgique : ‘Pour les habitants de Paris, un opéra nouveau est un événement auquel tout le monde s’intéresse; en Belgique, l’indifférence est invincible pour ce qui n’a pas obtenu la vogue ailleurs. Les opéras de Grisar, de Limnander et de Gevaert ont eu du succès à Bruxelles, à Gand, Liège et Anvers, parce qu’ils en avaient eu à Paris. ‘Quentin Durward’, s’il eût joué au théâtre de la Monnaie avant d’être applaudi à l’Opéra-Comique, n’aurait pas eu cinq représentations. Rien ne pourra changer ces dispositions du pays.’ Si un compositeur d’opéra voulait être applaudi dans son propre pays, ‘le baptême de Paris’ était indispensable. Une bonne première parisienne signifiait souvent le début d’une carrière internationale.
Fétis, qui était le professeur de Gevaert, ne considérait pas son élève comme compositeur d’opéra. Cependant, Gevaert composera toute une série d’opéras dont certains ont eu pas mal de succès. Gevaert a écrit ses premiers opéras pour Gand. Dans cette ville passent en première, le 26 mars 1948, le grand opéra en trois actes Hugues de Somerghem, et le 5 janvier 1949, l’opéra bouffe en un acte La comédie à la ville. Après avoir obtenu le Prix de Rome, Gevaert traverse la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne pour s’établir en fin de compte à Paris où passe en première, le 27 novembre 1853, Georgette, un opéra en un acte. Après cette première, sept autres opéras sont portés à la scène au Théâtre-Lyrique ou à l’Opéra-Comique, à savoir, Le billet de Marguerite (1854), Les lavandières de Santarem (1855), Quentin Durward (1858), Le diable au moulin (1859), La poularde de Caux (1861), Le château-trompette (1864) et Le capitaine Henriot (1864). Entre-temps, le compositeur belge écrit également l’opéra-comique Les deux amours pour l’opéra de Baden-Baden. Pour Paris, il écrit en outre le grand opéra Roger de Flor. Cette œuvre ne verra toutefois jamais le jour car, en 1867, l’auteur est nommé directeur de la musique à l’Opéra.
Le capitaine Henriot a donc été la dernière œuvre de Gevaert qui fut montée sur les planches d’un opéra parisien. Cet opéra-comique, créé le 29 décembre 1864, met en scène le célèbre baryton Joseph A.C. Couderc dans le rôle du capitaine et la légendaire mezzo-soprano Célestine Galli-Marié pour le rôle féminin principal. (Galli-Marié était alors au début de sa grande carrière. Le 12 août 1862, elle débute à l’Opéra-Comique dans La serva padrona de Pergolèse qui était d’ailleurs orchestré par Gevaert. Galli-Marié a été la première Mignon et elle a créé Carmen). Le livret du capitaine Henriot a été livré par Victorien Sardou et Gustave Vaëz. Vaëz était un acteur de théâtre actif dans le milieu de l’opéra parisien qui avait apporté aide et conseil à Gevaert quand celui-ci était arrivé à Paris. Avec ce livret, Gevaert a eu certains problèmes de censure, ‘le capitaine Henriot’ étant le pseudonyme de Henri de Navarre (1553-1610), héritier du trône de France. L’histoire qui se déroule lors des guerres de religion qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du seizième siècle, et plus particulièrement, lors du siège de Paris par Henri de Navarre et son beau-frère Henri III raconte comment après l’assassinat de Henri III, Henri de Navarre – protestant – devient le premier souverain français de la dynastie des Bourbons. Avant de donner son consentement pour la représentation du capitaine Henriot, la commission de censure a voulu interpeller le ministre compétent par peur que Napoléon III se sente offensé par un opéra ayant comme protagoniste un roi français. Mais finalement Gevaert a pu monter son opéra sans problèmes, les opéras qui traitaient de sujets militaires entrelacés d’une belle histoire d’amour étant en vogue. Le capitaine Henriot est considéré comme l’un des meilleurs opéras de Gevaert. Hans von Bülow, par exemple, écrit que l’opéra vaut tout ce qu’ont produit Ambroise Thomas et Charles Gounod à eux deux. L’œuvre de Gevaert sera exécutée quatre-vingts fois à Paris et il y eut des exécutions à Lyon, La Haye, Bruxelles et Bruges (1871).
L’ouverture éclatante – basée en majeure partie sur la marche militaire – montre les thèmes principaux de l’opéra. Un de ces thèmes ne vient pas de Gevaert mais est emprunté au compositeur français Pierre Guédron (ca. 1565 - ca. 1619). Son air de cour Est-ce Mars est une mélodie qui jouissait d’une grande popularité. On la retrouve dans la collection de chants Nederlandtsche Gedenck-clanck de Valerius tout comme dans les manuscrits de luth anglais. L’air a également été utilisé par Samuel Scheidt et Jan Pieterszoon Sweelinck. Au dix-huitième siècle, ce chant de guerre tombe dans l’oubli mais grâce aux recueils de chants il est repris au dix-neuvième siècle entre autres par Jan Frans Willems sous le titre De tabak [Le tabac] dans son recueil Oude Vlaemsche liederen [Vieux Chants flamands] (1848). Charmé par la mélodie, Gevaert l’avait déjà introduit dans sa cantate Jacob van Artevelde (1863) et l’utilise à nouveau dans son ‘chant national’ Naar wijd en zijd [Aller de toutes parts]. La citation par Gevaert de ce chant de guerre français du temps de Henri IV dans Le capitaine Henriot placait l’opéra dans son contexte historique, ce qui fut beaucoup apprécié par le public.
Jan Dewilde (traduction Annick Mannekens)
Réédition d’une copie de la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand d’Anvers. Pour le matériel d’orchestre, veuillez vous adresser à la bibliothèque du Conservatoire Royal Flamand. Cette partition a été publiée en collaboration avec le Studiecentrum voor Vlaamse Muziek (www.svm.be).
François-Auguste Gevaert |
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